• chapitre 8

    Apres deux heures à tourner dans les tunnels tous identiques des souterrains d’Hilsbrad, nous commencions à nous énerver.

    -Je crois qu’on est perdu. Remarqua Alex.

    -On est perdu depuis le premier croisement, on doit être autre chose maintenant. Remarqua Flo avec ironie.

    -Il faudrait retrouver notre chemin. Proposa Eros. On va à l’est ? Quelqu’un a une boussole ?

    Un non unanime lui répondit.

     

    On commençait à désespérer quand une voix jaillit derrière nous.

    -Vous avez besoin d’aide ? Ou vous pouvez vous en sortir tous seuls ?

    Nous nous retournions tous ensemble. Là, au milieu du couloir, Mathilde se tenait appuyée au mur, les jambes croisées.

    Eros cligna des yeux.

    -D’accord. Dit-il. Si tu peux nous amener à l’épée, alors viens. Mais après tu nous laisses.

    Mathilde se redressa.

    -D’accord. Suivez-moi.

    Elle traversa notre groupe et prit la tête jusqu’au prochain croisement. Flo essuya une goutte de bave au coin de ses lèvres et se mit en marche derrière elle, suivit par Eros. Alex, Thanatos et moi fermions la marche.

    Alex posa la question qui me démangeait.

    -Dit-moi Thanatos, Eros n’aime pas trop les femmes ou je me trompe ?

    Le dieu de la mort sourit.

    -Non. Il ne les aime pas vraiment. Sauf une. Mais elle n’a jamais voulut de lui alors il se venge sur toutes les autres.

     

    Nous avons tourné pendant une heure avant d’arriver à l’extrémité d’un grand couloir fermé, de l’autre coté, par une grande porte.

    Mathilde nous arrêta.

    -Attention. Tout le couloir est piégé.

    Flo souffla.

    -Qui serait assez bête pour mettre des pièges ici ?

    Il avança et, quand la première dalle fit un petit ‘‘clic’’ il eut le réflexe de bondir en arrière.

    Une volée de fléchettes jaillit sur toute la longueur du couloir, des pieux sortirent du sol et des flammes jaillirent devant la porte. Si quelqu’un avait traversé le couloir il aurait été percé, empalé et carbonisé avant d’être au bout.

    Mathilde se prit la tête dans la main et retint son rire.

    Thanatos chuchota à l’oreille de Florian.

    -N’importe qui mettrait des pièges ici, mais un seul abruti les déclencherait tous d’un coup : toi !

    Et il avança tranquillement dans le couloir, laissant Flo les bras ballants et Mathilde qui tentait de ne pas rire.

    Le couloir se concluait par une grande porte gravée d’une épée dans un grand cercle. Dans la garde était fichée une émeraude. En dessous du symbole était gravé un cours texte.

    Ici elle est gardée.

    Ici elle doit rester.

    Alex s’intéressa à la porte.

    -Comment elle s’ouvre ?

    -Comme ça.

    Thanatos posa sa main sur le symbole qui brilla et la porte vibra avant de s’ouvrir.

    Derrière se trouvait une grande salle presque vide. Sur le mur en face se trouvait une carte du monde. C’était la première carte que je voyais avec les trois cités du désert qui apparaissaient. Sous la carte, un autel de pierre supportait une épée dont la lame était zébrée de noir.

    En s’approchant de la table, Eros récita le texte du livre.

    -Nombre furent forgées. Une ne fut pas brisée. Il soupirât. La dernière lame d’ombre.

    Il la prit et me la donna.

    -Elle seulement peut vaincre l’empereur. Si elle est brisée, l’espoir disparaîtra avec elle.

    Je la pris et l’accrochais à ma ceinture.

    -Il n’y en a plus d’autre ? Demandais-je

    -En principe non. Me répondit Thanatos. Neuf ont été forgées. Huit ont déjà été brisées pour vaincre des spectres.

    -Elles sont vraiment nécessaires pour tuer un spectre ? demanda Flo

    -Ca dépend. Répondit Eros. Il y a deux types de spectres : les premiers ont besoin d’un contenant pour vivre et seul le fait de le briser permet de les détruire. Les autres spectres peuvent se transformer à volonté comme Thana et Cyril. Eux sont plus durs à tuer.

    -Il n’y a que  spectre neuf de la première forme. Huit ont été tué. L’empereur est le neuvième.

    -Et les premiers, où sont-ils maintenant ? demanda Alex.

    -Dans le temple à Anmarand. Tous les trois cent ans leurs émeraudes se reconstruisent et, si les conditions sont réunies, ils peuvent reprendre forme et récupérer tous leurs pouvoirs.

    Flo réfléchit.

    -Est-ce qu’on peut les réveiller avant la fin des trois cent ans ?

    -Oui. En brisant les scellés et…

    Eros s’arrêta. Il regarda son frère.

    -Si Nathan est au courant, il va essayer de les réveiller.

    -Il faut se dépêcher.

    Thanatos se tourna vers Mathilde.

    -Où est la sortie la plus proche ?

    Elle réfléchit un instant.

    - Le passage pour le château d’Hilsbrad n’est pas loin. J’avais déblayé le chemin. On doit pouvoir sortir rapidement par là.

     

    Nous avons rejoint l’air libre en suivant Mathilde. Au bout de dix minutes, le sol monta en pente douce et nous avons émergé au milieu de l’ancienne capitale d’Hilsbrad.

    La ville et le château n’étaient plus qu’un champ de ruine. La muraille réputée infranchissable était réduite à un petit muret recouvert de verdure et seule la taille impressionnante des rues qui apparaissaient encore laissait supposer la splendeur de la cité. L’incendie avait recouvert le sol d’un engrais naturel et, en presque dix ans, la nature avait repris ses droits et de l’herbe poussait un peu partout entre les pavés.

    Nous regardions tous ce spectacle de désolation quand une ombre nous survola en faisant beaucoup de bruit.

    Un grand vaisseau portant le blason de l’empire était en train de nous survoler.

    -L’Yfrit dans toute sa splendeur.

    -Il va vers le sud. Remarqua Flo.

    -Je paris que l’empereur est à bord. Dit Alex.

    -Allons voir ça. Proposa Thanatos.

    La proposition fut acceptée à l’unanimité et nous avons décoller pour embarquer clandestinement à bord.

    * * *

    A bord de l’Yfrit, Yann regardait le paysage défiler à ses pieds. Dix ans plus tôt, il avait parcourut ces plaines à la tête de l’armée. Il se souvint des mises en garde de l’ermite. Et des rumeurs sur les souterrains d’Hilsbrad. A ses pieds, le paysage défilait et ils survolèrent les ruines de l’ancienne cité. Il crut apercevoir des silhouettes dans les ruines.

    -Non. C’est impossible. Pensa-t-il.

    A ce moment, un garde entra.

    -Général ! Une intrusion dans le vaisseau !

    Yann se retourna.

    -Envoyez une escouade voir ce qui se passe. Moi je vais rejoindre l’empereur.